Shuangli Zhang. "Les courants anticapitalistes en Chine"

Billet de Vincent Courtemanche

Shuangli Zhang. "Les courants anticapitalistes en Chine.  Le point de vue d'une philosophe."

Zhang Shuangli est professeure à l'école de philosophie associée à l'université de Fudan.  Ses champs d'études portent sur la théorie critique, le marxisme, la religion et la philosophie allemande classique.  Parut en 2012, l'entretient "Les courants anticapitalistes en Chine" s'insère parfaitement dans l'oeuvre de Mme. Shuangli sur la critique du marxisme en Chine moderne.
Ce texte ne tente pas de répondre à une grande question mais fait plutôt le point sur les grands courants anticapitalistes qui animent la Chine contemporaine.  On pourrait identifier une question sous-jacente qui s'articulerait comme: Quels sont les mouvements anticapitalistes et quels sont leurs motivations à préserver le socialisme et écarter la démocratie?  L'auteur répond à cette question en dressant une synthèse de ces groupes et en expliquant leur philosophie et leurs actions au cours des dernières décennies.
L'argumentation de l'auteur est montée autour d'événements passés, tel que la chute de Bo Xilai à Chongqing ainsi que les politiques gouvernementales adoptées au cours des dernières décennies et les actions des groupes anticapitalistes.  Cela a pour but de montrer comment les idéologies anticapitalistes ont réagis aux changements et aux nouvelles politiques et comment elles s'y sont adaptés.  La conclusion que Mme. Shuangli propose est que la Chine est toujours profondément anticapitaliste et que les idéologies anticapitalistes, nouvelles ou vieilles, sont toujours bien présente et occupent une place dominante dans le gouvernement.

Le texte est de nature théorique.  Zhang Shuangli dresse un portrait général des actions de ces différents groupes anticapitalistes et leurs idéologies et expose les problème auquels ils sont confrontés ainsi que les problèmes qu'ils causent eux-mêmes. Mais elle n'apporte pas de solution aux problèmes causés par ceux-ci, bien qu'elle donne des exemple de personnes qui ont déjà tenter de les résoudre.  Le fait que Mme. Shuangli expose ces problèmes pourrait encourager d'autres à pouvoir se pencher sur une solution.
Ce texte apporte une nouvelle perspective quant à la situation politique en Chine moderne.  En effet, si les chinois sont fermement anticapitalistes, il n'en reste pas moins qu'ils ne sont pas tous d'accord sur la démarche à adopter afin d'améliorer le socialisme.  La Vieille Gauche a peut-être plus d'influence dans le gouvernement mais la Nouvelle Gauche et le néo maoïsme semble avoir plus de popularité parmi le reste des chinois.  Même s'il n'apporte pas de solutions, le texte fait ressortir les problèmes liés à ce débat d'idéologie et fait réfléchir sur ce qui pourrait être mieux pour le développement de la Chine.