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2016/03/23

Gilles Aurore

Yu Jianrong, "The 'Urbanization' of Peasants is Fundamental," Contemporary Chinese Thought 46.1 (Automne 2014): 37-40.  Texte original publié en 2010.

Yu Jianrong est actuellement un professeur à l’Académie chinoise des sciences sociales, et également directeur du centre de recherche des problèmes sociaux de l’institut de recherche du développement rural.
Depuis les trente dernières années Yu Jianrong s’est consacré à la défense de la classe inférieure chinoise, un sujet qui doit le touche de très près car il a lui-même eu une enfance difficile et a connu la misère. En effet sa famille était de paysans et a été retiré des Hukou ce qui lui l’a encore plus plongé dans la pauvreté, on apprend par exemple qu’ils n’avaient même pas de coupons pour pouvoir manger et se vêtir. Aussi Yu Jianrong lui-même a été la cible de moqueries et de méchancetés de la part de ses camarades de classe qui le traitaient « d’illégal » car sans hukou. On comprend ainsi pourquoi il défend cette classe-là, et qu’il veuille que ces gens-là puissent avoir accès aux mêmes droits que les personnes provenant du milieu urbain, et de protéger les intérêts des paysans.
Ici l’auteur soulève les gros problèmes survenus suite à l’urbanisation en Chine depuis l’époque des réformes d’ouverture et de modernisation du pays dans les années 1980.  
En effet, les paysans sont confrontés à un problème de propriété, car les autorités se sont bien rendus compte que les terres agricoles pouvaient représenter une grande source de revenus, et les paysans ne possèdent pas vraiment les terres, ainsi, les autorités peuvent leur enlever sans qu’ils ne puissent s’y opposer, d’une part parce qu’ils sont beaucoup plus faibles, ils n’ont pas beaucoup d’éducations et aussi n’ont aucun poids face aux autorités, ils sont comme insignifiants finalement pour les autorités.
On nous dit ici pour appuyer cela que depuis les réformes d’ouverture entre 50 et 60 millions de paysans ont perdu leurs terres au profit du gouvernement.

Certains ont pu migrer dans les villes pour trouver un autre travail mais une grande partie reste sans emploi.
Puis cela va de pair avec un deuxième problème qui surgit par la suite. En effet, une fois que les migrants sont en villes, ce n’est pas pour autant que leur vie est mieux. Leurs revenus restent bien trop faibles pour vivre convenablement dans une ville. Cela amène à la « deuxième vague migratoire », c’est-à-dire les jeunes nés dans les villes mais dont les parents étaient ces migrants-là quelques années plus tôt, et qui donc ont peut-être un accès à une meilleure éducation que leurs parents, mais ne s’intègrent pas pour autant mieux au milieu urbain, ils ne continuent pas l’école, ils ne profitent pas des biens faits de la vie à la ville de par les revenus trop faibles de leurs familles, et se tournent finalement souvent vers de la délinquance, et restent avec l’étiquette de « paysans » finalement et se retrouvent marginalisés.
Ainsi Yu jianrong pense à des solutions pour aider cette sous classe qui reste coincée dans un cercle vicieux sans fin, afin d’arriver à mieux les intégrer aux villes, car dans tous les cas l’urbanisation est quelque chose d’inévitable, alors autant la rendre la plus agréable possible pour tout le monde. Ainsi, il avance une théorie en trois points, premièrement leur permettre de se construire une nouvelle identité qu’il leur est propre car pour l’instant ils sont entre deux et non plus vraiment d’identité; de mettre un seuil d’entrée minimal dans les villes; et pour finir leur donner l’accès à une assurance sociale.

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