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2016/02/23

Jiang Qing, “Blessed are the Meek and the Peacemakers”

Billet de Vincent Perron

Jiang Qing, “Blessed are the Meek and the Peacemakers,” Contemporary Chinese Thought 44.2 (Hiver 2012-13):  39-60. Text original publié en 2011.

Né en 1952, Jiang Qing s’intéressa vite aux religions occidentales et orientales, et étudiera le nouveau confucianisme du 20e siècle qui tentait de se mélanger aux idéaux de démocratie libérale. Connaissant très bien les classiques confucéens, il décida après les événements de 1989 à chercher une solution aux problèmes de la société chinoise. La thèse qui suivit sa réflexion est que les idées de démocratie, liberté et égalité qui viennent de l’ouest ne se pas compatible avec la culture chinoise. Il fonda en 1996 l’académie de Yangming où il enseigne une éducation confucéenne à ses élèves.

Dans l’entrevue qu’il accorde à Ren Zong, un ami de Jiang Qing qui a enregistré ses réponses, il est d’abord invité à réagir sur la construction d’une église près du tombeau de Confucius dans la région sacrée de Qufu. Il compare ce moment à l’époque de la révolution culturelle qui fut aussi un moment très dur pour la région. Jiang Qing se défend d’être contre le christianisme, il dit même qu’il faut s’inspirer de la dévotion et de l’esprit de charité de cette religion dans le confucianisme.

Jiang Qing critique l’idée d’échanges entre civilisations et religions, non pas parce qu’il est contre les autres religions, mais parce que la Chine est vulnérable puisqu’elle ne possède pas de civilisation forte à cause de plusieurs décennies de mouvements anti-traditions inspirées de la culture occidentale. Ainsi, la mission culturelle de la Chine n’est pas de s’engager dans des discussions avec les autres cultures, mais plutôt de protéger ce qui en reste dans un contexte de mondialisation et, pour se faire, il faut aussi protéger sa religion.

Pour lui, les religions sont dans une compétition et il faut donc se défendre si on ne veut pas perdre. Le christianisme est selon lui une religion de missionnaires et sa vocation est depuis le début de convertir le plus de gens possible. De plus, le protestantisme possèderait comme valeur importante le libéralisme. Celui-ci, de manière hypocrite, prône la liberté de religion tout en instaurant sournoisement les valeurs protestantes comme dans la constitution américaine qui dicte la liberté religieuse tout en confirmant les valeurs du protestantisme.

Ainsi, la religion serait très importante dans la culture d’un pays, car elle fait partie intégrale de son histoire et son identité et influence sa politique. La Chine se voit donc dans l’obligation de protégé le confucianisme pour protéger sa culture et il faut alors s’éloigner des idées libérales puisqu’elles sont trop liées au Protestantisme.

Pour protéger la religion confucéenne, Jiang Qing s’inspire en partie de Kang Youwei et Wang Yangming dans l’idée de créer des organismes confucéens pour la rendre plus moderne et séparée de l’état. Il faut transformer le confucianisme en vraie religion organisée un peu comme les églises chrétiennes dans le but d’avoir plus de facilité à répandre les valeurs confucéennes et de résister aux autres religions. Tout cela doit être fait dans un cadre légal la favorisant.

L’idée que toutes les religions sont égales n’est pas réaliste pour Jiang Qing qui croit plutôt que le confucianisme est historiquement plus important que les autres, car il est représentatif de la civilisation chinoise et dominant dans la société. Ainsi, au niveau politique et social (mais pas au niveau juridique), le confucianisme doit être le plus important et du domaine public tandis que les autres religions devraient restées dans le domaine privé et ne pourraient pas appliquer ses valeurs en politique.

Tout ceci résultera par l’unification du gouvernement et de la religion puisque c’est dans la nature même du confucianisme de faire partie du pouvoir. Le pouvoir devra donc agir dans les intérêts de la religion et alors dans l’intérêt de la civilisation chinoise. Ce principe serait le même dans tous les pays, même aux États-Unis qui bien qu’ouvertement pour la séparation de l’état et de la religion, sont en fait basé sur les préceptes du protestantisme.

J’ai trouvé cette entrevue très intéressante pour connaître la pensée de Jiang Qing. Le texte nous aide à mieux comprendre la pensée du renouveau confucéen en Chine en nous donnant l’opinion d’un important confucéen chinois. Néamoins, cela reste l’avis d’une seule personne et il faudra en étudier d’autres pour connaitre les basses communes entre les partisans d’un retour au confucianisme en Chine.

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