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2015/03/23

Protester sur le Web chinois

Texte de Hibo Moussa

Séverine Arsène, « Protester sur le Web chinois (1994-2011) », Le Temps des médias 1/2012 (no18), p. 99-110.

Séverine Arsène a un doctorat en science politique. Elle est la rédactrice en chef de la revue interdisciplinaire Perspectives chinoise. Son domaine de recherche est la gouvernance d’internet, la liberté d’expression, les médias sociaux ainsi que la politique et les medias en Chine. D’ailleurs, ce texte s’insère parfaitement dans son œuvre plus large. En effet, cet article intitulé « Protester sur le web chinois (1994-2011) » est une exposition du début de la création de l’internet en Chine jusqu’à comment son utilisation va donner à une créativité chez les utilisateurs. 

Dans son article, Séverine Arsène ne prend pas de partie, elle expose seulement des faits qu’il s’agit des statistiques sur le nombre d’utilisateurs en Chine, ou bien les différents réseaux et forums existants mais aussi comment le gouvernement réagit vis-à-vis de l’utilisation d’internet. Elle précise que son travail « s’appuie essentiellement sur les archives de presse traitant des scandales » ainsi que des sites Internet Chinois tels que « China Digital Times (UC Berkeley), East South West North (Roland Soong, journaliste) » d’où l’exposition de la provenance de ces informations. Dans les deux premières pages que l’auteur présente l’avènement de l’internet chinois avec l’envoi en Allemagne, le 20 septembre 1987, du premier courrier électronique en provenance de chez eux. L’introduction de ce nouveau mode d’expression va engendrer un accroissement de l’utilisation par la population. En effet, Internet était au départ utilisé, exclusivement tel que Séverine Arsène le mentionne, par des jeunes hommes pour la plupart des citadins éduqués. Or, cette donne change surtout grâce à « la diffusion progressive d’Internet vers des villes plus petites et plus récemment dans les campagnes ». L’auteur souligne que si l’apparition d’Internet était à l’origine pour les universités, il devient vite un moyen de protester, comme le titre de l’article le mentionne, pour toute la population chinoise qui a l’accès. 

L’utilisation d’Internet est comme un moyen de tenir des propos politiques contre le pouvoir en place et cela pousse le gouvernement à mettre en place des outils de censure. Il s’agit de l’instauration d’un système qui se divise en trois étapes. La première étape étant d’empêcher « toute connexion Internet international indépendamment des réseaux officiels ». Le second point de ce système est l’application de plusieurs lois comme celle qui oblige les fournisseurs de service internet de divulguer les informations de leurs utilisateurs si les autorités leur demande. Enfin, le dernier élément « la plus importante, est l’autocensure » selon Arsène. Celle-ci explique qu’il y a une autocensure car c’est les utilisateurs eux-mêmes qui s’autocensurent de peur des représailles puisque « tout est fait pour rappeler aux internautes qu’ils sont surveillés ».

Toutefois, l’auteur souligne que le Partie Communiste utilise cette censure « en même temps que les internautes sont encouragé à se divertir ». En effet, le gouvernement chinois est bien conscient de l’importance d’Internet sur le plan économique ainsi que social d’où ce double travail des autorités. D’ailleurs, l’auteur souligne que pour le gouvernement chinois « Internet en est un vecteur privilégié ». C’est pour ces raisons mais également pour le fait qu’il est difficile de tout contrôler qu’il y a une évolution du principe de censure des autorités chinoises. En effet, Séverine Arsène explique que l’idée d’une censure dure et « totalement efficace est peu à peu remplacé par la notion de suffisamment efficace ».  Cependant, elle mentionne que « en cas de crise grave, des mesures sévère sont prises pour couper court aux conflits » et cite les dispositions que le gouvernement chinois avait pris lors du Printemps arabe de 2011 pour éviter que la même chose arrive dans leur pays.

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