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2015/03/16

Les courants anticapitalistes en Chine, le point de vue d'une philosophe

Texte de Félix Bourret

Zhang Shuangli. « Les courants anticapitalistes en Chine, le point de vue d'une philosophe ». Actual Marx, vol. 2, no. 52 (2012) : pp. 179-196.

Professeure associée en philosophie à l'Université Fudan à Shanghai, Zhang Shuangli s'intéresse entre autre aux dogmes, christianisme, athéisme, ainsi qu'aux idées comme le marxisme et tente d'en expliquer les liens ou les non-liens. La critique suivante est basé sur un entretient entre la professeure et Gérard Duménil, chercheur en économie politique d'inspiration marxiste.

L'interviewé catégorise d'abord la politique chinoise en cinq groupes : les Libéraux, la Vieille Gauche, la Nouvelle Gauche, les Néomaoïstes et les Conservateurs culturels. Zhang explique en quoi consiste la vieille gauche, ce nom qui renvoie à l'utilisation d'un cadre marxiste traditionnel. Elle ajoute également que cette vieille branche n'est pas prise au sérieux par les intellectuels et encore moins par les libéraux.


En opposition, la Nouvelle Gauche et les Libéraux réclament tous deux l'héritage des Nouvelles Lumières, de la pensée critique. La Nouvelle Gauche soutient qu'ils ont simultanément préservé l'esprit et transcendé le cadre théorique encore simple (des Nouvelles Lumières). Ils se posent des questions sur la modernité, la relation entre capital et l'État-nation et entre la liberté et l'égalité et dénoncent le développement débridé du capitalisme. De plus, ils font un effort considérable pour trouver une voie alternative au modèle politique actuel. S'ils sont en opposition au capitalisme, ils ne se considèrent pas comme marxistes. Leur inspiration théorique vient plutôt de la pensée critique occidentale.

Quant aux Néomaoïsme, ils portent se noms car ils voient encore dans le socialisme maoïste la meilleure option que puisse adopter le pays. Ils répètent plus ou moins le modèle de maoïste avec un accent mis sur un système politique dirigé par le haut comme dans la région de Chongqing. Le problème est que la démocratie y est utilisée non pas pour limiter le pouvoir mais pour garantir au pouvoir existant une autorité absolue.

Finalement les Conservateurs culturels. Leur inspiration théorique vient directement du confucianisme et considèrent que la préservation de la stabilité de l'ordre social est primordiale pour la Chine impliquant le rejet de la notion occidentale de liberté. Ils voudraient remettre de l'avant les « élites confucéennes » et contribue à la montée de tendances anticapitalistes.


Tel que mentionné précédemment, ce texte est un entretient entre un chercheur français et une philosophe chinoise et on pourrait donc croire que cette entretient soit empreint de l'opinion de l'interviewée. Cependant, elle nous offre plutôt une version relativement neutre des faits en décrivant les différents groupes et permettant ainsi de bien les classifier et de comprendre leurs idées et buts. Zhang exprime des idées claires et donne des explications faciles à comprendre en plus de donner des exemples concrets. Ce texte permet une bonne introduction à la politique chinoise.

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