Texte de Félix Bourret
Zhang Shuangli. « Les
courants anticapitalistes en Chine, le point de vue d'une philosophe ». Actual Marx, vol. 2, no. 52
(2012) : pp. 179-196.
Professeure associée en
philosophie à l'Université Fudan à Shanghai, Zhang Shuangli s'intéresse entre
autre aux dogmes, christianisme, athéisme, ainsi qu'aux idées comme le marxisme
et tente d'en expliquer les liens ou les non-liens. La critique suivante est
basé sur un entretient entre la professeure et Gérard Duménil, chercheur en
économie politique d'inspiration marxiste.
L'interviewé catégorise
d'abord la politique chinoise en cinq groupes : les Libéraux, la Vieille
Gauche, la Nouvelle Gauche, les Néomaoïstes et les Conservateurs culturels.
Zhang explique en quoi consiste la vieille gauche, ce nom qui renvoie à
l'utilisation d'un cadre marxiste traditionnel. Elle ajoute également que cette
vieille branche n'est pas prise au sérieux par les intellectuels et encore
moins par les libéraux.
En opposition, la
Nouvelle Gauche et les Libéraux réclament tous deux l'héritage des Nouvelles
Lumières, de la pensée critique. La Nouvelle Gauche soutient qu'ils ont
simultanément préservé l'esprit et transcendé le cadre théorique encore simple
(des Nouvelles Lumières). Ils se posent des questions sur la modernité, la
relation entre capital et l'État-nation
et entre la liberté et l'égalité et
dénoncent le développement débridé du capitalisme. De plus, ils font un effort
considérable pour trouver une voie alternative au modèle politique actuel. S'ils
sont en opposition au capitalisme, ils ne se considèrent pas comme marxistes.
Leur inspiration théorique vient plutôt de la pensée critique occidentale.
Quant aux Néomaoïsme,
ils portent se noms car ils voient encore dans le socialisme maoïste la
meilleure option que puisse adopter le pays. Ils répètent plus ou moins le
modèle de maoïste avec un accent mis sur un système politique dirigé par le
haut comme dans la région de Chongqing. Le problème est que la démocratie y est
utilisée non pas pour limiter le pouvoir mais pour garantir au pouvoir existant
une autorité absolue.
Finalement les
Conservateurs culturels. Leur inspiration théorique vient directement du
confucianisme et considèrent que la préservation de la stabilité de l'ordre
social est primordiale pour la Chine impliquant le rejet de la notion
occidentale de liberté. Ils voudraient remettre de l'avant les « élites
confucéennes » et contribue à la montée de tendances anticapitalistes.
Tel que mentionné
précédemment, ce texte est un entretient entre un chercheur français et une
philosophe chinoise et on pourrait donc croire que cette entretient soit
empreint de l'opinion de l'interviewée. Cependant, elle nous offre plutôt une
version relativement neutre des faits en décrivant les différents groupes et
permettant ainsi de bien les classifier et de comprendre leurs idées et buts. Zhang
exprime des idées claires et donne des explications faciles à comprendre en
plus de donner des exemples concrets. Ce texte permet une bonne introduction à
la politique chinoise.
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