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2015/03/30

China’s last Communist : Ai Weiwei

Texte de Gabrielle Dionne-Legendre

Sorace, Christian. 2014. "China’s last Communist : Ai Weiwei." Critical Inquiry 40 (no.2) :396-419.
Christian Sorace est assistant-professeur invité au Hobart and William Smith Colleges. Ses champs de recherche sont la transformation sociale et le développement politique et économique en Chine rurale, le processus d’urbanisation chinois, l’esthétique politique, l’État autoritarisme et la théorie postmarxiste.

Selon l’auteur, nous avons peu de connaissances sur les conditions politiques qui entourent Ai Weiwei. Le but du texte est de rendre visibles les formes d’expressions et les valeurs qui sont cachées dans sa production artistique et ses actions. Selon l’auteur, il est faux d’analyser le travail de Ai Weiwei comme si c’était un écho des idéaux libéraux et de la démocratie occidentale. Tout d’abord,  cette rhétorique empêche de comprendre comment ses œuvres et ses actions politiques sont seulement possibles en tant qu’héritage du PCC. Sans PCC, il n’y aurait pas de Ai Weiwei. Subséquemment, elle révèle un manque d’imagination politique, aveugle à la manière dont l’improvisation esthétique d’Ai Weiwei transforme sa vie dans « une performance expérimentale ouverte. » Bref, l’argument de Sorace est plutôt que Ai Weiwei mélange un éthos politique maoïste à une esthétique warholienne.


Dans un premier temps, l’auteur s’intéresse à la manière dont Ai Weiwei s’inspire du passé du parti communiste chinois afin d’informer quant à ses désirs d’égalité politique et sa conceptualisation d’individualité comme véhicule social. Plus principalement comment Ai Weiwei valorise le potentiel dormant des politiques maoïstes d’une manière dont Mao n’a jamais réussi à le faire. En fait, Ai est un grand praticien de la politique maoïste de critique et d’autocritique. Selon l’auteur, Ai profite de l’écart entre l’idéale de cette pratique et sa mise en œuvre. En fait, la plupart des performances de Ai Weiwei ont plus en commun avec la Révolution culturelle qu’avec les idéaux libéraux. Selon l’auteur, l’allégation comme quoi Ai serait un défenseur des idéaux libéraux est manipulé et travesti par l’Occident et le PCC, afin de faire croire qu’il existe seulement deux options sur la table. En fait, dans les travaux de Ai, nous pouvons retrouver les graines de ce qu’il appelle un « état de liberté communalisé.» Bref, c’est justement parce que Ai est trop maoïste qu’il est l’objet de surveillance et de détention. 

Dans un second temps, l’auteur s’intéresse à sa personnalité hyperpublique. Ai Weiwei est un sujet dont la vie est radicalement ouverte et exposé au monde. Ainsi, en documentant compulsivement sa vie, Ai essaie d’exposer comment l’identité est construite entre des forces politiques et sociales. Bref, pour Ai l’individualité s’emmêle dans les techniques du pouvoir plutôt qu’existant à l’extérieur de la politique. L’individualité de Ai est donc médiale, prosthétique et fondamentalement exposée à la société. De plus, selon Sorace, c’est l’espérance de la violence étatique qui entraine la mise en scène de sa vie comme projet politicoesthétique. Cette violence est l’outil avec lequel Ai fait son art. Bref, nous revenons à l’affirmation que sans PCC, Ai n’aurait rien à dire. En d’autres mots, selon l’auteur, Ai désire illustrer les défauts de sa société, tel que réfléchis dans sa propre vie, dans une adaptation de la pratique maoïste de critique et d’autocritique.

Le but de l’auteur est donc de revenir sur la manière dont Ai Weiwei est décrit en l’Occident et par le PCC, afin de faire ressortir l’importance du maoïsme dans sa technique. En illustrant Ai de cette manière, Sorace recentre l’objectif de Ai Weiwei dans un cadre beaucoup plus ambitieux que celui d’un simple satire et pastiche cynique. Ai n’est pas simplement un dissident, il représente ce que le maoïsme aurait pu être si Mao avait tenu parole. 

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