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2015/02/02

Yan Fu on Evolution and Progress

Texte de Marc-Éric Leroux

Yan Fu on Evolution and Progress

Le texte intitulé Yan Fu on evolution and progress se retrouve aux pages 254 à 260 du livre Sources of Chinese Tradition volume 2  lequel a été coédité en 1999-2000 par William Theodore de Bary au Harvard University Press. Ce dernier avait aussi édité un premier volume en 1960 au Columbia University Press dans le cadre d’une compilation de textes intitulée Introduction to Asian Civilizations.

William Theodore de Bary est un Américain né en août 1919. Il est un historien spécialiste des études est-asiatique. Il a étudié et gradué à l’Université de Columbia en 1941. Après avoir servi la guerre dans le Pacifique, il retourna aux études pour finir ses études à Columbia et obtenir une maitrise en 1948 et un doctorat en 1953. Il est  toujours professeur à l’Université Columbia où il est professeur émérite depuis 1990.

De Bary a regroupé dans son livre des textes permettant aux lecteurs occidentaux , principalement américains, de prendre connaissance de textes de source primaire d’intellectuels ou de politiciens chinois sur le déroulement de l’histoire de la Chine de la dynastie Qing a nos jours et sur l’interaction des principaux courants politiques, sociaux et religieux auxquels ils ont contribué tout comme leur perception des différences avec les sociétés occidentales.

Ce texte débute par une courte biographie de Yan Fu qui vécut à la fin de la dynastie Qing et décéda en 1921. Celui-ci était un réformiste influencé par les idées qui avaient permis à l’Occident le développement des sociétés fortes et dynamiques agissant de façon pragmatique contrairement à la stagnation et au formalisme de la Chine de son époque. Il traduisit plusieurs auteurs européens. Par ailleurs, Yan rejetait la révolution pour moderniser la Chine préférant une voie plus conservatrice pour préserver l’ordre public. Pour y arriver, il soutenait l’implantation d’un véritable gouvernement responsable dans le cadre d’une monarchie, probablement du même genre que celle de la Grande-Bretagne  où il vécut deux ans  et l’imposition du confucianisme comme religion d’État. À la fin de sa vie, après le premier conflit mondial, il constata que la Chine n’était pas encore prête pour un tel bouleversement.

Sa pensée s’appuyait, entre autres, sur la théorie de l’évolution développée par Charles Darwin relativement à la compétition entre les espèces et la sélection naturelle, concepts que Fu appliquait aux nations et sur l’approche également évolutionniste de Hebert Spencer concernant le développement des sociétés. Il croyait qu’un peuple fort, instruit, sage et méritant ne pouvait que créer un pays fort, prospère et stable. Il prenait les pays occidentaux en exemple dont l’assise principale de leur réussite était la liberté et son corollaire politique la démocratie. Cependant, il faisait une mise en garde sur la démarche pour arriver à ce stade de développement. Il ne fallait pas uniquement établir un gouvernement démocratique et construire des infrastructures, mais préalablement œuvrer à améliorer la capacité de la population à se prendre en main et à gérer cette liberté pour éviter le chaos. Pour se faire, il proposait de promouvoir la vitalité du peuple chinois, d’accroitre ses connaissances et de ramener le mérite et l’éthique comme valeurs de la société chinoise.

Ce texte démontre une certaine forme d’ angélisme de la part de Yan Fu qui semble croire qu’ il suffit avec les moyens de l’époque de promouvoir l’ acquisition du savoir et du mérite pour modifier une culture et les coutumes du peuple chinois qui ne connaissent pas de liberté depuis des temps immémoriaux . Pourtant, il devait savoir que l’évolution est un processus lent et graduel sauf en cas de changement environnemental rapide ou d’urgence. À ce moment, la Chine était confrontée à des pays occidentaux dont la force et la richesse s’accroissaient rapidement et un voisin japonais agressif qui s’était déjà modernisé, elle se devait d’agir avec célérité et de sortir du carcan de sa culture traditionnelle. Une révolution s’imposait puisque l’apprentissage de la liberté par le peuple chinois était un trop long chemin rempli d’embuches.

  

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