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2015/02/15

The role of intellectuals in the reform process

Texte de Nicolas Garnier

Jean-Philippe Béja, "The role of intellectuals in the reform process," Contemporary Chinese Thought 34.4 (Été 2003):  8-26.

Jean-Philippe Béja est un universitaire et politologue français. Il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (IEP), de l'université Paris VII (chinois), du Centre de formation des journalistes (CFJ), de l'université du Liaoning (littérature chinoise) et a obtenu un doctorat en études asiatiques à l'université Paris VII. Il se spécialise sur la Chine, particulièrement sur la relation entre les citoyens et le pouvoir, ainsi que sur le mouvement pour la démocratie. 

Ce texte de Béja cherche à placer le rôle des intellectuels dans la Chine moderne. De façon chronologique, il révise les hauts et les bas de la place des intellectuels dans les différentes périodes et ce à partir des années 1930. Il s’agit non seulement de déterminer leur rôle face à la société chinoise, mais surtout face au pouvoir politique. Cette relation avec le Parti communiste (PCC) se résume dans une  alternance de collaboration et d’opposition. Dans ces interactions avec le pouvoir, les intellectuels doivent-ils être impliqués activement pour favoriser le changement du système politique, agir plutôt à titre d’experts, c’est-à-dire fournir leur connaissance au régime en place ou encore tout simplement se consacrer à leurs champs d’étude académique  et s’abstenir de participer aux processus politique? C’est la question à laquelle tente de répondre le texte. 


L’auteur aborde de façon chronologique les différentes périodes. Dans les années 20 et 30, la majorité des intellectuels croient nécessaire d’amener les valeurs des Lumières en Chine. Ils ne s’entendent cependant pas sur le meilleur système politique à adopter afin de ‘’sauver la Chine’’. Ils adhèrent aux différents partis politiques. Cette compétition prend fin avec l’invasion japonaise de 1931. Le rôle des intellectuels devient de supporter le gouvernement et le pays face à l’invasion et ce au prix de la critique face au manque de liberté. Le but principal des intellectuels étant de faire de la Chine un pays riche et prospère, peu importe leur allégeance politique. 

L’arrivée au pouvoir du PCC, les voit se rallier à la cause du parti. Cependant, lors de la révolution culturelle, Mao faits d’eux des ennemis désignés, ils sont anéantis comme classe sociale cohérente, bannis, humiliés et rééduqués. C’est avec l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping, que commence la renaissance des intellectuels. Deng a besoin d’eux afin de légitimer ses réformes devant l’opposition des conservateurs. Ils décident de collaborer avec le régime, de participer à l’élaboration d’une Chine nouvelle, réformée. Au cours des années 80, cette implication est faites à travers des ‘’Think tanks’’, ainsi que des associations quasi-autonomes, qui permettent une plus grande indépendance.  Les intellectuels retrouvent leur sentiment de confiance, se regroupent comme groupe cohérent et se voient comme les portes paroles de la société. Leur mission étant d’introduire la modernité, les idéaux de Lumières. La sphère intellectuelle se libère de plus en plus du contrôle du PCC, malgré les contraintes toujours présentes. 

Après le 4 juin 1989 et suivant l’exemple de démocratisation qui mène à la chute de l’URSS, une peur se crée face à l’implication des intellectuels en politique. Ils acceptent que leur demande pour la démocratie puisse mener à l’instabilité et que la stabilité soit plus importante que tout. Deng leur offre un nouveau contrat social. Ils ne questionnent pas la légitimité du régime, participent à l’émergence d’une Chine prospère et puissante, en échange de quoi ils peuvent bénéficier de bienfaits matériels et d’un haut niveau de prestige social. Une bonne partie des intellectuels acceptent. Ceci mène à deux catégories d’intellectuels dans les années 90 : l’entrepreneur, qui utilise ses connaissances afin de bénéficier de la croissance économique et ceux qui se consacrent à la recherche. Ils sont largement restés en dehors de la sphère politique. Ce phénomène est dû selon l’auteur en partie à la répression par le PCC qui a miné les intellectuels. 

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