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2015/02/15

The Role of Intellectuals in the Reform process

Texte de Gabrielle Dionne-Legendre

Béja, Jean-Philippe. 2003. « The Role of Intellectuals in the Reform process ». Contemporary Chinese Thought 34 (no.4) :8-26.  

Jean Philippe Béja est un spécialiste de la Chine. Il s’intéresse, entre autres, à la politique chinoise, notamment à ses changements, à l’émergence de nouvelles catégories sociales, aux intellectuels et aussi à l’histoire. Il est chercheur au CNRS (le Centre national de la Recherche scientifique) et au CERI de Science Po Paris depuis 1975. Il est aussi un des cofondateurs, et aujourd’hui, un des éditeurs de la revue « Perspectives chinoises ». 

"The Role of Intellectuals in the Reform" process est une analyse du rôle de l’intellectuel entre le mouvement du 4 mai et les années suivant les événements de 1989. Le texte met, toutefois, plus d’emphase sur la période se situant entre 1976 et les années 90. Le texte est une description historique dans laquelle on suit « l’itinéraire de l’intelligentsia chinoise ». Pour ce faire, l’auteur se base sur des sources de types premiers d’intellectuels chinois. Par cette démonstration, l’auteur cherche à illustrer les différentes visions que les intellectuels ont eues sur la manière de « sauver la Chine ». Par ce texte, l’auteur entend démontrer comment le parti communiste chinois a modelé le parcours de l’intellectuel chinois.

À la suite à la Révolution culturelle, la classe des intellectuels est décimée. Or, afin de permettre le développement économique de la Chine, tel que promis par Deng Xiaoping, les intellectuels doivent être mobilisés. Pour ce faire, Deng Xiaoping décide d’accorder un peu d’autonomie à la sphère politique. Afin de permettre cette autonomie, des groupes de réflexion sont créés. Dans celles-ci, les intellectuels travaillent avec les cadres réformistes du PCC. En agissant ainsi, les intellectuels ont aidé à infuser un plus grand pluralisme dans la fabrication de politique. De plus, cela leur permettait de faire la promotion des valeurs des Lumières en Chine.



Dans les années 1980, un sens de solidarité a commencé à apparaître entre les membres de cette classe. Ce qui n’avait pas été le cas auparavant. Cette nouvelle solidarité les amena à réclamer l’institutionnalisation de la sphère semi-autonome. Afin de faire pression pour que leur demande soit acceptée, ils ont joint leurs réclamations à celles de la masse chinoise ; chose qui n’était jamais arrivée avant. 

En 1989, les réalisations des intellectuels étaient multiples, ils étaient de plus en plus autonomes, la littérature était de plus en plus diversifiée, etc. La plupart des intellectuels s’accordaient sur leur rôle de promoteur des valeurs des Lumières. Or, après le 4 juin, la sphère qu’ils avaient aidé à créer est tombée victime du manque d’institutionnalisation de celle-ci. En fait, la seule garantie dont disposaient les intellectuels quant à son maintien était le support de réformistes tel que Hu Yaobang et Zhao Ziyang. Ainsi, après que ceux-ci sont démis de leur fonction, la sphère semi-autonome a disparu. 

Après le 4 juin 1989, les intellectuels qui restent sont forcés de réévaluer leur fonction sociale. Ils étaient à nouveau marginalisés. Or, avec la chute de l’URSS, ils en viennent à la conclusion que la stabilité est plus importante que la démocratisation. De cette conclusion, un nouveau pacte social se matérialise entre les intellectuels et le PCC. Selon celui-ci, les intellectuels ne mettraient plus en doute le régime, mais accepteraient d’aider à faire de la Chine un pays prospère. En échange de quoi les conditions de vie matérielle des intellectuels seraient améliorées grandement. L’élaboration de ce nouveau pacte social explique pourquoi la grande majorité des intellectuels ont fait le virage vers l’économie suivant 1992. 

L’auteur conclut que ce pacte social est une sorte de normalisation de la classe des intellectuels dans une ère de mondialisation. La diminution de l’influence des intellectuels dans la sphère politique est un phénomène global. La différence entre, par exemple, le cas français et le cas chinois, quant au déclin de l’importance des intellectuels, tient dans la présence de causes exogènes en Chine, à savoir la nature du système politique. Bref, l’attitude de la classe dirigeante a forcé les intellectuels à s’éloigner de la politique et a laissé le monopole de celle-ci au PCC. L’apport de ce texte en tient à cette conclusion centrale, à savoir que quand on étudie l’évolution des intellectuels chinois, le chercheur devrait considérer ces facteurs externes.

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