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2015/02/22

Can Liberalism Take Root in China?

Texte de Félix Bourret

Liu Xin. « Can Liberalism Take Root in China ». Contemporary Chinese Thought, vol. 34, no. 3 (Spring 2003) : pp. 68-97.

Liu Xin nous propose avec cet article la question suivante : le libéralisme peut-il prendre racine (s'implanter) en Chine? Afin d'y répondre, il pose premièrement le contexte historique permettant de comprendre où en est la Chine actuellement. Il commence donc avec un pan de l'histoire racontant, de façon un peu romantique, une Chine n'ayant pas été conquise en partie en raison de son "avancement" par rapport aux civilisations "barbares" qui pouvait menacer le pays. Nous faisons ensuite un saut dans le temps alors que l'auteur remarque au début du 20ème siècle, avec le mouvement du 4 mai, une rupture avec les cycles historiques qui régissaient depuis la Chine et fait place, ou du moins dans cette mise en contexte historique, aux idées occidentales.

Il met rapidement la table en expliquant que le libéralisme n'a pris racine en Chine en raison de son manque d'idée par rapport au développement social, son incapacité a expliquer pourquoi la Chine souffre si sévèrement de l'agression occidentale et le manque de « vérité universelle », ce à quoi le marxisme répondrait. Le marxisme était alors devenu une arme de défense et de critique face à l'agression occidentale. 

Il fait ensuite mention de cette idée selon laquelle les Chinois ont cette tradition morale qui leur permet de mettre de côté leur individualité, du moins temporairement, afin d'atteindre quelque chose de meilleur. Face aux nouvelles règles du libéralisme qui met plutôt l'emphase sur l’individu, les deux systèmes se feraient compétition, créant de nouveaux problèmes et ne permettant donc pas l'enracinement du libéralisme. Liu réfute l'idée des libéralistes chinois voulant que le bien collectif augmentera si le bien individuel augmente. L'auteur remet cette idée dans une perspective plus large expliquant qu'il ne s'agit pas d'un lien de cause à effet et que ce modèle n'apporte pas automatiquement une plus grande équité qu'un autre modèle. On y comprend qu'il croit que l'enracinement d'un modèle ou d'un autre peut s'opérer si celui-ci est en lien avec un certain héritage culturel.



Mais Liu ne fait pas que relater des faits historique ou de pointer du doigt ce qui ne fonctionne pas, il propose également des alternatives au libéralisme tel qu'il est vu et est appliqué en Chine. L'une de ces alternatives est le libéralisme de John Rawls qui en utilisant quelques racourcis peut être compris de par ses deux explications au concept de justice, en plus du concept de « property-owning democracy » qui assure une distribution des actifs de production (the widespread ownership of productive assets and human capital).  Le libéralisme de Rawls offrirait donc une alternative au libéralisme conventionnel ou d'aile gauche tout en étant en relation avec les valeurs chinoises. Liu ne place pas cette alternative sur un piédestal, mais le voit comme un outil de critique et de référence qui permettrait au libéralisme chinois de s'équilibrer et de s'ancrer dans le pays.

Une question importante et intéressante soulevée dans son article est celle de la jeunesse chinoise. Elle évolue dans une mentalité encore socialiste, mais est confrontée à celle du libéralisme lorsqu'elle sort du cadre scolaire. Elle a alors tendance à s'opposer aux idées socialistes, malgré que leur conception du monde reste se traduit selon une compréhension influencée par le socialisme. Cette dichotomie chez les jeunes semble être un autre élément qui explique aussi la difficulté de l'enracinement libérale. De plus, un renouveau du nationalisme chez les jeunes s'oppose au libéralisme qui rejette cette idée.

À plusieurs moments dans l'article, Liu remet en perspective les croyances des libéralistes, expliquant que ceux-ci, en cette période de transition, auraient tendance à renier l'héritage politique de la Chine et d'aller jusqu'à promouvoir des politiques nuisibles pour le pays. Un genre de tendance à tomber dans les oppositions extrêmes. Sinon, le travail de mémoire et de remise en perspective est justifié et intéressant permettant de se placer exactement dans le contexte dont l'auteur veut nous parler. Les idées de Liu sont claires et concises et son texte est structuré de façon logique permettant compréhension aisée de son propos.

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